Revue de presse web : Un ancien avocat vannetais condamné pour escroquerie et abus de confiance

Fait peu banal ce jeudi devant le tribunal de Vannes, c’est un avocat qui est poursuivi pour fraude, abus de confiance, escroquerie et absence de comptabilité, commis entre 2014 et 2016. Car cet homme, aujourd’hui âgé de 57 ans, a reconnu avoir falsifié à deux reprises la signature d’une cadre d’une compagnie dassurance pour se faire virer 13 820 € alors que cette somme était destinée à dédommager une victime, mais aussi avoir abusé de la confiance de deux de ses clientes pour leur soutirer 1 440 €, sans facture et sans leur apporter le moindre conseil et service.

Suspendu et société liquidée

C’est un contrôle de sa société, en 2016, qui avait permis de découvrir les faits illégaux au sein du cabinet et de l’opacité de son fonctionnement. Car cet avocat, installé depuis 1995 et partageant son temps entre deux cabinets à Vannes et Tours, n’avait pu présenter ni bilan ni comptabilité. Dans la foulée, il avait été suspendu pendant quatre mois, à l’automne 2016 par le conseil de l’ordre des avocats de Vannes, et sa société avait été liquidée par décision judiciaire en janvier 2017.

En présentant ses excuses à la barre, le prévenu explique son comportement : « J’ai falsifié la signature et j’ai encaissé les chèques de l’assurance et de ces deux clients car mon cabinet était en difficulté financière, et j’avais alors besoin de trésorerie pour éviter la liquidation. Ma faiblesse d’orgueil m’a poussé à agir ainsi car je ne me voyais mal aller expliquer ma situation financière au bâtonnier des avocats de Vannes. En fait, je ne tenais plus de comptabilité par le détail, non pas par volonté de frauder mais parce que j’étais débordé par l’ampleur de mon travail ».

Son défenseur Me Jérôme Herce souligne : » Malgré son expérience, cet avocat s’est retrouvé seul et en difficulté. L’ordre des avocats a préféré le sanctionner plutôt que de faire preuve d’humanité ».

Trahison, honte et arnaque

Selon le procureur Maxime Antier, « le comportement du prévenu génère un sentiment de trahison car un avocat, qui est un auxiliaire de justice, se doit d’être honnête. L’enquête des gendarmes a été longue et difficile tant la gestion de cet homme, pourtant expérimentée, a été opaque. Ce n’est pas un simple dérapage mais une répétition de fraudes et d’encaissements ».

Partie civile pour le barreau de Vannes, la bâtonnière Me Elsa Guenno-Le Parc enfonce le clou : « L’avocat est tenu à un impératif devoir de probité. Nous avons honte du comportement de cet ancien confrère qui a violé la loi pénale. L’ordre des avocats subit une mauvaise image dans cette affaire ». « Cet avocat s’est transformé de défenseur en arnaqueur pour ma cliente. Car il a commis cet abus de confiance pour s’enrichir », souligne Me Jean-Sébastien Le Saux pour l’une des clientes abusées.

Devenu désormais salarié comme pilote maritime pour le transport de passagers, le coupable a été condamné à deux ans de prison avec sursis, à payer une amende de 2 000 € et à l’interdiction définitive d’exercer la profession d’avocat.